Jeux Olympiques 2024

Humanisme & Jeux Olympiques

26 juin 2024

Depuis leur rénovation en 1896, les Jeux Olympiques sont devenus une véritable vitrine politique. S’ils ont pu être utilisés comme propagande à quelques reprises, ils ont surtout permis, par les valeurs du sport, de transmettre des messages positifs et de faire évoluer les mentalités, dans le monde entier.

S’il est impossible de dresser une liste exhaustive de tous ces moments qui ont marqué les Jeux Olympiques, prenons, ensemble, le temps de revenir sur certains d’entre-deux :

Berlin 1936 : Quand Jessie Owens défie Adolf Hitler

Après son accession au pouvoir en 1933, Adolf Hitler compte bien sur les Jeux Olympiques de Berlin pour promouvoir l’idéologie nazie. Mais, contrairement à ce qu’il imaginait, ce n’est pas un Allemand qui s’apprête à marquer les esprits. Sous les yeux des spectateurs du monde entier, Jesse Owens, athlète afro-américain, remporte l’épreuve du saut en longueur devant l’Allemand Luz Long. Leur embrassade, juste après la victoire de l’Américain est un véritable pied de nez aux théories d’Hitler sur la supériorité de la race aryenne.  

Mexico 1968 : Quand Tommie Smith et John Carlos luttent pour leurs droits

1968, Martin Luther King vient tout juste d’être assassiné et la condition des Afro-américains aux États-Unis n’évolue pas. Devant cet horrible spectacle qu’ils vivent chaque jour, Tommie Smith et John Carlos, portant une tenue avec l’inscription « Olympic Project for Human Rights », décrochent respectivement la médaille d’or et la médaille de bronze sur 200 mètres. Pour sensibiliser le monde à la cause des Afro-américains, ils monteront sur le podium pieds nus, avant de baisser la tête et de lever un poing ganté vers le ciel. Un moment qui déplaira grandement aux instances olympiques qui suspendront à vie ces deux athlètes.

Montréal 1976 : Quand l’Afrique se révolte contre l’Apartheid

Alors que l’Apartheid sévit en Afrique du Sud depuis 1948, la Tanzanie lance un mouvement de protestation dans l’objectif de faire éjecter la Nouvelle-Zélande des Jeux Olympiques, jugée complice de l’Afrique du Sud. Par suite du refus du CIO, la Nouvelle-Zélande participera bien aux JO de 1976, alors que 22 pays africains suivront l’appel de la Tanzanie en ne participant pas à cette édition des JO.

Moscou 1980 : Quand les États-Unis boycottent les Jeux

Dans un contexte mondial tendu, sous fond de Guerre Froide, les États-Unis appellent à boycotter ces Jeux Olympiques en « territoire ennemi ». Pas moins de 67 pays occidentaux répondront à cet appel, souhaitant protester contre l’invasion de l’URSS en Afghanistan.

4 ans plus tard, ce sera à 15 pays du bloc soviétique de boycotter les Jeux de Los Angeles.

Barcelone 1992 : Quand Derek Redmond se bat jusqu’à l’arrivée

Derek Redmond, athlète britannique spécialiste du 400 m est sur le point de réaliser son rêve : remporter une médaille olympique. Alors que son début de course se passe à merveille, sa cuisse droite lâche et l’envoie à terre. Devant un public ému, Derek repousse les médecins et se relève pour finir la course sur une seule jambe. Après quelques mètres, son père, passant tous les cordons de sécurité, le rejoint sur la piste pour l’aider à passer cette ligne, qu’ils traverseront ensemble, les larmes aux yeux.

Barcelone 1992 : Quand les athlètes fêtent la fin de l’Apartheid

Il ne reste qu’un tour dans cette finale du 10 000 m dames, Derartu Tulu et Elana Meyer sont les deux dernières concurrentes à pouvoir se battre pour un titre olympique et, après une dernière accélération, Tulu l’emporte et devient la première Africaine noire championne olympique.

Pour Meyer, cette défaite n’a pas un goût amer et se transforme même en une grande victoire. La Sud-Africaine, blanche, représente son pays pour sa première grande compétition depuis la fin de l’apartheid. Tout un symbole de voir une femme noire remporter le titre devant elle. Titre qu’elles fêteront ensemble, leurs deux drapeaux unis sur leurs épaules.

Atlanta 1996 : Quand Kerri Strug décroche l’or, la cheville cassée

À seulement 18 ans, et alors que son équipe se rue vers la médaille d’or, Kerri Strug se brise la cheville sur son premier saut lors de l’épreuve du saut de cheval.

À ce stade de la compétition, si Kerri Strug ne valide pas son deuxième saut, son équipe sera disqualifiée et verra le rêve d’une médaille olympique s’évader.

Alors, bien qu’elle ne soit pas en état, Kerri Strug s’élance, les larmes aux yeux, et parvient à réaliser son saut et sa réception qui la fera pleurer de douleur. Mais, après un court séjour à l’hôpital, elle sera bien souriante au moment de recevoir l’or autour de son cou, la cheville dans le plâtre, et toute une équipe pour la remercier pour son dévouement sans faille.

Sydney 2000 : Quand les Corées se réunissent

Alors que les pays défilent lors de la traditionnelle cérémonie d’ouverture, la Corée du Nord et la Corée du Sud, à la surprise du monde entier, choisissent de s’unir et de défiler ensemble, sous un même drapeau et dans des uniformes identiques. Ce drapeau blanc arborant fièrement une Corée réunifiée de couleur bleue apparaitra à nouveau en 2018 aux Jeux Olympiques de Pyeongchang.

Sydney 2000 : Quand les drapeaux s’assemblent

Cathy Freeman, athlète australienne spécialiste du 400 m, qui, quelques jours plus tôt, avait allumé la flamme olympique, remporte l’or olympique devant une foule entièrement dévouée.

L’aborigène de 27 ans paradera avec les 2 drapeaux (australien et aborigène) comme pour acter cette réconciliation entre les descendants de l’émigration européenne et les aborigènes.

Un beau geste au moment où le gouvernement australien tentait, lui aussi, de réconcilier ces peuples pour ne former plus qu’une seule et belle nation.

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