60 ans

60 ans de bénévolat et militantisme

6 juillet 2016

« Le droit aux vacances pour tous »

 

Partir avec VTF, c’est choisir une entreprise d’économie sociale… le choix fondateur de femmes et d’hommes qui se sont engagés pour le « droit aux vacances pour tous ».

L’évolution de notre société est complexe. À la crise économique et sociale s’ajoutent des phénomènes de rejet, de report des responsabilités. Compte tenu de ce contexte, le monde associatif, dans lequel VTF s’est inscrit depuis 60 ans, et plus généralement le secteur de l’économie sociale, doivent être reconnus comme primordiaux par les acteurs de l’action publique, tant nationaux que territoriaux. La sociologie des bénévoles et les moteurs de l’engagement ont profondément changé. Le bénévolat de projet a évolué vers un engagement hédoniste puis un bénévolat d’action, plus émotionnel et moins durable, voire un bénévolat de proximité.

Un bénévolat de projet

Gaston Mercou, l’un des responsables de la Fédération nationale des maisons familiales de vacances populaires disait, en parlant de VTF à la création de la maison familiale « Les Fougères », à Soultzeren, en 1960 :

« La mise en place de cette réalisation est une école de formation et de découvertes, de bonnes volontés militantes… Elle est la réponse à un besoin moderne de vacances… Pour cela, l’investissement humain est indispensable et ce sont des heures de travail qui ont été nécessaires à l’élaboration et à la réussite de cette association ».

bénévolat VTF 60 ansC’était pour VTF la première approche du bénévolat. Un bénévolat de projet. Nous sommes ensemble pour donner du sens. Ces militants de l’époque étaient le plus souvent à la fois engagés dans la politique, le syndicalisme et l’associatif avec une perception forte du besoin d’agir sur ces 3 leviers pour « changer la société ».

Le temps des vacances, porté dans le projet, n’était pas simplement un temps de repos mais aussi celui du ressourcement, de l’ouverture à l’autre et à d’autres cultures, d’une prise de conscience. Ils partageaient d’une façon très forte les valeurs de solidarité (la pratique du tarif différencié a été adoptée chez VTF lors de l’assemblée générale du 16 avril 1961), d’égalité et de fraternité. Ces valeurs toujours partagées chez VTF et inscrites dans notre charte constituent la base de notre projet d’animation et de vie dans nos différents équipements. Une identité forte que nous souhaitons préserver et partager avec nos vacanciers et nos partenaires.

Après une dizaine d’années, et en ayant engagé d’autres projets d’équipements, l’équipe fondatrice s’est peu à peu renouvelée. Les militants d’origine repartent vers leur action première et sont remplacés, comme ils en avaient pris la décision, par des vacanciers souhaitant être « acteur de leurs vacances ». La découverte spontanée qu’il pouvait exister d’autres formes de vacances, d’autres relations non basées sur le mercantilisme, a engendré une nouvelle forme de militants bénévoles, plus axés sur l’éducation populaire, et ayant envie de donner de leur temps pour que ce projet progresse.

L’affirmation politique ou syndicale qui transcendait l’action des fondateurs était ainsi remplacée par la recherche d’un type de relation où le “vivre ensemble”, même si l’on en parlait pas encore, prenait le pas sur la volonté du changement de société, ou tout au moins son adaptation pour permettre à tous d’être bien dans leur vie.

Ils œuvraient à la recherche d’un bon fonctionnement au sens culturel (animation, vie de village…) et trouvaient dans leur action une raison d’engagement. Ils partageaient, avec leurs prédécesseurs, les valeurs de solidarité et fraternité et s’enrichissaient ainsi des rencontres qu’ils faisaient dans leur action bénévole. Rencontres entre eux et rencontres avec d’autres acteurs du tourisme familial. Ils participaient à une vraie démarche d’éducation populaire : « Je m’enrichis au contact de l’autre et à la confrontation avec les problèmes de gestion, de personnel, de relations extérieures…« 

Un engagement plus hédoniste

C’est le tournant des années 70, le développement de l’hédonisme et le besoin conjoint d’un bénévolat pour les autres et pour soi. Est apparue la notion de plaisir dans le bénévolat, non opposable aux valeurs défendues et la fin de l’approche sacrificielle de l’action bénévole dont « Les dames patronnesses » chantées par Brel était la caricature de cet engagement.

bénévolat VTF 60 ansAu fil du temps la distinction entre bénévoles et militants s’est faite. Cette distinction binaire ne correspond plus à l’engagement d’aujourd’hui. Les bénévoles ne veulent plus forcément changer la société ou changer de société.

Pour changer la société, il faut la comprendre

Les bénévoles veulent juste la rendre vivable. L’engagement dans l’associatif qui conserve une bonne image de marque, à l’inverse de quasiment toutes les autres institutions, donne plus de sens à leur action en semblant la dépolitiser, bien que s’ils prenaient le temps de l’analyse, ils comprendraient qu’il font de la politique autrement.

C’est cette forme d’engagement qui sert encore notre activité, avec des distinctions et des degrés d’engagement différents, suivant la place que les bénévoles prennent dans la structure : bénévole responsable (élus), bénévole de compétence (ou d’expertise), bénévole participant ou de terrain, bénévole ponctuel… et celle que l’association leur laisse.

Un bénévolat d’action

Mais le bénévolat a aussi engendré d’autres formes d’engagement qui sont dans la décennie beaucoup plus importantes et se caractérisent par la mobilisation. Il s’agit d’un bénévolat d’action ou ponctuel qui porte fort l’envie de solidarité.

L’impact de la crise, la montée de la misère, les difficultés de tous ordres, sont des facteurs incitatifs à agir concrètement. La médiatisation de certaines opérations (Téléthon, La course du cœur), la sensibilisation aux problèmes de l’environnement, la forte poussée des réseaux sociaux, sont des facteurs du développement du bénévolat d’action, plutôt que de celui d’un bénévolat de projet. Ce phénomène est amplifié par le refus de ce qui pourrait apparaître comme une forme « d’embrigadement » en s’engageant dans nos structures. Ces bénévoles qui peuvent être réguliers et fidèles doivent constituer le vivier pour faire vivre nos projets dans le futur. La tendance lourde de l’économie collaborative de notre société doit nous rendre très vigilants sur cette forme d’action qui tente de s’habiller de faux semblant de bénévolat. Cette pseudo action bénévole (je partage mon appartement, ma voiture, mon vélo…) est un facteur de destruction de notre système social favorisant l’émergence de petits boulots, loin, très loin du projet d’action bénévole.

Quelle orientation pour le « VTF » de demain ?

Le challenge qui attend VTF maintenant est le renouvellement de l’équipe de bénévoles et leur renforcement pour que l’association continue à se développer en mêlant étroitement l’action « politique » à celle des opérationnels.

Pour cela il faut :

  • définir ou actualiser le projet associatif dans lequel nous souhaitons voir des femmes et des hommes s’engager
  • valoriser notre capacité d’innovation
  • préciser le rôle de l’équipe bénévole par rapport à la technostructure (charte du bénévolat)
  • étudier et analyser les raisons éventuelles de non-engagement (disponibilité, risque juridique, contrainte de gestion …)
  • se fixer des objectifs et les acteurs qui vont avec, afin d’assurer dans chacune de nos structures une représentativité plus juste de la société d’aujourd’hui (parité, durée et nombre des mandats, limite d’âge…)

S’engager chez VTF ?

Porter le projet « politique » de VTF doit rester une action « engagée » pour préserver les valeurs fondamentales du « droit aux vacances pour tous » et de l’aménagement des territoires. Il faut que nous soyons vigilants à ce que nos adhérentsè-vacanciers fassent la différence entre notre structure associative et celle des entreprises à but lucratif. Le besoin de « s’entourer » repose sur cette différence et il nous faut « prouver » la valeur ajoutée de notre projet.

Comme le disait un administrateur en 1964 après 2 années d’ouverture de notre village de Soultzeren :

« Vous êtes des hommes et des femmes, vous avez vécu quelques semaines parmi d’autres hommes et femmes, et parce que vous aviez un peu plus de temps que pendant les autres mois de l’année, vous avez été différents, sans surmenage ni peurs. Vivre « Les Fougères » toute l’année c’est possible, rejoignez-nous pour que vive ce tourisme populaire qui est le nôtre ! »

Alors pourquoi pas vous !

Pour échanger avec ses vacanciers autour du devenir de VTF, nous vous inviterons à des « journées adhérents » pendant les vacances de la Toussaint au sein de nos villages vacances de Soultzeren, Lacanau et Céreste.

Pour participer à ces journées, vous recevrez une invitation dès le mois de septembre par mail !

bénévolat 60 ans VTF

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