Inspiration

Toulouse, pays de cocagne

29 avril 2020

L’expression Pays de Cocagne est souvent assimilée à un pays imaginaire où l’abondance en toute chose règne. Si Toulouse n’est pas un pays imaginaire et si l’abondance y est toute relative, il reste néanmoins quelques reliefs d’une histoire pas si lointaine, dans l’ADN local tout au moins…

Le pastel à l’origine de la richesse toulousaine

Cette petite fleur jaune, surnommée l’or bleu de Toulouse, a permis au XVème siècle un boom économique sans précédent à Toulouse.

La faute, ou la grâce, de cette plante ? Etre capable de teinter en bleu les vêtements de l’époque. Ce qui contribua alors à créer grâce à sa culture et à son commerce dans le triangle Toulouse, Albi, Carcassonne un Pays de Cocagne bien réel, mais provisoire. Sacré pastel !

Quand la couleur rose le dispute au bleu

Les couleurs sont décidément un thème central pour…. la Ville Rose.
Pourtant, celle que l’on appelle ainsi à cause de la forte présence, dans son architecture traditionnelle, de tuiles et de brique de terre cuite qui lui confèrent un caractère intimiste, n’est pas vraiment drapée dans le rose mais plutôt dans une ambiance d’ocre orangé.

Changeante et versatile couleur d’ailleurs qui, les soirs de matchs de rugby, ressort rapidement en rouge et noir sous l’action des supporters et de leurs bannières !

Des enjeux d’une époque contemporaine

Ville estudiantine, forte de plus de 100 000 élèves en cycle supérieur, Toulouse profite à plein des bienfaits de la décentralisation, de l’attrait du Sud et du dynamisme de son économie pour enregistrer une progression démographique très importante.

A côté de secteurs d’activité bien connus comme l’aéronautique ou le spatial (avec Airbus), se développent grâce à la recherche des pôles complémentaires comme les bio-technologie, la recherche sur le cancer (avec le Cancéropole), ou traditionnels comme l’immobilier.

Car permettre de trouver un toit aux nouveaux toulousains génère une activité de construction de logements importante, même si les nouveaux toits ne sont pas tous de terre cuite, architecture contemporaine oblige !

Le lieu symbolique de Toulouse

Pour les touristes, l’image d’Epinal de Toulouse est celle de la Place du Capitole. Cette place est pourtant assez récente dans l’histoire de la Ville puisque sa construction chevauche les XVIII ème et XIX ème siècles. Elle constitue néanmoins maintenant le vrai cœur de la ville, entre Garonne et boulevards. D’une part en raison de la présence de la Mairie, mais aussi en raison des dimensions généreuses de cette place, dont le sol est porteur de la croix occitane et qui se prête à merveille aux rencontres populaires ou autres animations locales.

Et une reconquête des espaces naturels

Au-delà de sa situation géographique particulière (entre Atlantique, Méditerranée et Pyrénées) la ville de Toulouse – à l’instar de Bordeaux – renoue le dialogue avec son fleuve, la Garonne. Le caractère tumultueux de celle-ci avait conduit au cours des siècles les Toulousains à se protéger derrière des digues et à lui tourner le dos, coupant également la ville en deux rives fréquemment opposées.

Cette réconciliation, et ce renouveau, du centre de la ville rose a été confiée à l’architecte catalan Joan Busquets qui apporte sur son histoire et son ambition une vision à la fois neuve et pertinente.